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RECIT DE L’EXECUTION DE PATRICE LUMUMBA ET SES DEUX COMPAGNONS DE LA MORT (Chorique des FNRC en marge des 55 ans d'Indépendance)

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Attire-oeil

Chacun des trois détenus avaient les mains ligotées dans le dos. Reliés entre eux par une longue corde et descendant péniblement dans la passerelle, ils s’en firent brutalement dégringoler et jeter dans une jeep qui, escortée par un auto-blindé et un camion rempli d’éléments de police militaire, quitta rapidement le tarmac par une issue secondaire en direction de la maison Brouwez située aux environs immédiats de l’aéroport où il s’immobilisa vers 5 heures 20 du soir du 17 janvier 1961.Le Comandant Guy Dedeken devait sécuriser les installations aéroportuaires alors que Gerardus Lindekens s’occupait du contrôle de toutes les communications radios et téléphoniques tout en restant en liaison permanente avec Jacques Bartelous, le Chef de Cabinet du Président Tshombe et Jacques Brassine, le Chef d’Etat-major de la Gendarmerie Katangaise, ainsi que le Capitaine Julien Gat, le bourreau qui arrachera et conservera des dents de Patrice Lumumba en guise de trophée après lui avoir donné le coup de grâce et Victor Tignée, le Chef de Cabinet du Directeur de la Sureté du Katanga

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Au moment où l’avion ramenant Patrice Lumumba, Joseph Okito et Maurice Mpolo s’immobilisait sur le tarmac, les installations de l’aéroport de Luano et les environs immédiats étaient déjà sous un strict contrôle des militants anti-communistes belges proches du réseau maccarthyste transatlantique Gladio. Y étaient déjà en place depuis plusieurs heures d’anciens officiers de l’Armée belge reconvertis fonctionnaires de l’administration coloniale comme Weber, Vandewalle, Crève-cœur, Smal, Verdikt, Protin Michels, Léva, Son, Gat ; ainsi que des civils comme Carlo Huyghé, Lindekens, Tignée et Betty Jacquemain. Coté katangais, il n’y avait que les deux officiers de police Mumba et Sapwe, ainsi que les trois ministres katangais Munongo, Kibwe et Kitenge (Ludo de Witte, Assassinat de Lumumba, Ed. Karthala).

Cependant, contrairement aux autorités katangaises qui n’avaient qu’une idée approximative de ce qui allait se passer, chacun de ceux qui étaient supposés être des conseillers belges des autorités katangaises présentes sur ces lieux connaissait exactement depuis plusieurs heures sa mission. Le Comandant Guy Dedeken devait sécuriser les installations aéroportuaires alors que Gerardus Lindekens s’occupait du contrôle de toutes les communications radios et téléphoniques tout en restant en liaison permanente avec Jacques Bartelous, le Chef de Cabinet du Président Tshombe et Jacques Brassine, le Chef d’Etat-major de la Gendarmerie Katangaise, ainsi que .le Capitaine Julien Gat, le bourreau qui arrachera et conservera des dents de Patrice Lumumba en guise de trophée après lui avoir donné le coup de grâce et Victor Tignée, le Chef de Cabinet du Directeur de la Sureté du Katanga. Le Commissaire Sergers était en charge du détachement des policiers en tenue civile qui avaient mission d’épauler le détachement militaire du Capitaine Gat. Le Commissaire Verscheure devait superviser l’installation provisoire des trois détenus dans la maison Brouwez alors que le Commandant Verdickt assurait les communications avec Bruxelles, Salisbury en Rodhésie, Léopoldville et Brazzaville où d’autres membres du réseau Gladio suivaient de loin les différentes péripéties de l’opération. (Ludo de Witte, Assassinat de Lumumba, Ed. Karthala).

Etaient également présents à l’aéroport de Luano une dizaine de Casques bleus suédois dont le sous-officier Lindgren qui, ayant observé la scène aux jumelles de l’autre de la piste, écrira, nous citons:

« Les militaires (...) les ont frappés, leur ont donné des coups de crosse de fusil et les ont jetés dans la jeep. Quatre gendarmes ont alors sauté dans la jeep et se sont assis. A ce moment-là, un des trois prisonniers a poussé des cris perçants. La jeep est alors partie en tête du convoi motorisé qui est allé jusqu'à l'extrémité de l'aéroport et s'est éloignée par une brèche faite dans le grillage »" (Ludo de Witte, Assassinat de Lumumba, Ed. Karthala).

Il n’y avait pas que les Casques bleus suédois qui préférèrent se tenir loin de ce très impressionnant déploiement du dispositif militaro-policier que le réseau Gladio avait mobilisé à l’aéroport de Luano. Le Président Tshombe lui-même ne trouva pas mieux que de se retirer précipitamment dans sa résidence après avoir été surpris par la nouvelle de l’arrivée des trois détenus à partir d’une sale de cinéma où il assistait calmement à une projection d’un film. Citant Jacques Brassine, le responsable belge de la Gendarmerie Katangaise au moment des faits, Ludo de Witte rapporte qu’aussi bien la logistique pour la réception des « trois colis » que le lieu de leur lynchage et celui des exécutions étaient mis en place par des « conseillers » belges sans qu’ils ne se réfèrent à une seule autorité katangaise. Alors qu’il ne faisait encore que le taxi vers le hangar de l’aéroport militaire, l’avion était déjà bien encadré par des militaires bien armés.

Dès que la porte de l’appareil s’était ouverte après sa totale immobilisation, c’était Ferdinand Kazadi et Jonas Mukamba qui s’engagèrent les premiers dans la passerelle au bas duquel se tenaient les ministres katangais Munongo, Kibwe et Kitenge, ainsi que les Belges Gat, Protin et Michels. C’est alors qu’apparurent Patrice Lumumba, chemise blanche tachetée de sang, une partie de sa petite barbe et des cheveux arrachés, suivi de Joseph Okito et Maurice Mpolo portant également des marques visibles d’une grande violence subie.

Chacun des trois détenus avaient les mains ligotées dans le dos. Reliés entre eux par une longue corde et descendant péniblement dans la passerelle, ils s’en firent brutalement dégringoler et jeter dans une jeep qui, escortée par un auto-blindé et un camion rempli d’éléments de police militaire, quitta rapidement le tarmac par une issue secondaire en direction de la maison Brouwez située aux environs immédiats de l’aéroport où il s’immobilisa vers 5 heures 20 du soir du 17 janvier 1961.

Merci de bien vouloir lire l’intégralité du texte dans notre page Facebook FNRC au lien : https://www.facebook.com/pages/FNRC/1478982075695934?ref=ts&fref=ts

Faustin BOSENGE
Chercheur
Coordonnateur des FNRC

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