A la faveur de sa rubrique hebdomadaire intitulée « Chronique de la NPDAC/ONG » qu’elle publie simultanément sur le portail de la société civile du Congo-Zaïre «www.societevivile.cd » et la page facebook « Editions Le Palmier Equatorial », l’organisation de la société civile afro-congolaise, dont un des objectifs statutaires fondamentaux est la promotion de la paix, sécurité et concorde dans la sous-région, s’emploie à rappeler aussi bien aux Congolaises et Congolais qu’aux autres « gens du Congo » et citoyens du monde que le Congo de l’Afrique ne mérite pas du tout son actuel statut du ventre mou de l’Afrique Centrale et de la risée du monde que lui impose la médiocratie pseudo-kabiliste.
En rappelant aux filles et fils de cette grande et sublime nation nous léguée par le Maréchal Mobutu certains hauts faits de leur histoire nationale, la NPDAC/ONG ne vise pas moins à amener aussi bien ses élites que ses masses populaires à mieux intérioriser cette réalité que considéré autrefois comme le Gendarme de l’Afrique Centrale, le Congo-Zaïre est bien loin d’être normalement ce non-Etat que développe depuis plus d’une décennie les pseudo-kabilistes, et par conséquent, de susciter auprès d’eux un éveil de conscience de nature à les impliquer davantage pour un impérieux changement qui doit s’opérer au sommet de l’Etat en 2016.
Aujourd’hui, votre serviteur se fait l’honneur de solliciter votre bienveillante attention sur cet autre fait très peu médiatisé que ce sont des officiers du Congo-Zaïre qui se retrouvèrent au four et moulin dans des opérations militaires que le Haut-Commandement des Forces Armées du Congo-Brazza ordonnait, de décembre 1998 à septembre 1999, pour la neutralisation de différents milices anti-gouvernementales et la restauration de l’autorité de l’Etat dans la partie méridionale du pays. D’emblée, nous voudrions prier ici ceux qui nous lisent de bien vouloir avoir une pensée pieuse à la mémoire de toutes ces victimes : femmes, hommes et enfants, de cet ignoble conflit armé ayant essentiellement résulté d’une pratique politique populiste sur fonds d’obscurantisme.
Pour le commun des mortels, ce sont des anciens éléments de la Division Spéciale Présidentielle (DSP) de Mobutu en exil à Brazza, où ils continuent d’assurer la protection rapprochée du Président Sassou, qui eurent à aider ce dernier à se débarrasser militairement de son opposition armée, en 1999. En réalité, la vérité historique se situe plutôt aux antipodes de cette affirmation pour la simple raison qu’il n’y a jamais eu, à aucun moment, un quelconque contingent de la DSP commis à la protection présidentielle au Congo-Brazza et que tous les Officiers de la DSP et de la Garde Civile qui étaient y présents au moment des faits, sans aucune exception, avaient tout simplement opté de ne pas combattre pour le compte du pouvoir en place, et cela; en dépit du fait qu’ils étaient les enfants chéris de certaines autorités civiles et militaires locales. C’était bien curieux.
Ce n’était qu’une parenthèse que nous refermons au profit de la très intéressante question de savoir d’où est venu alors ce mythe de la DSP de Brazza. En voici une réponse dans les lignes qui suivent.
Lorsque le Capitaine Kongulu traverse le fleuve en fin de matinée du 17 mai 1997, il amène avec lui une bonne dizaine de ses garde du corps, tous des sous-officiers et soldats de la DSP. Le jour de son départ de Brazzaville pour le Maroc via le Tchad, en plus du fait qu’un de ses meilleurs amis présent sur le tarmac ne trouva pas mieux que de le toiser et de se moquer de son malheur d’avoir perdu le pouvoir, le gros de ses gardes du corps préféra rester à Brazza où ils étaient déjà contactés pour assurer la protection rapprochée de Bernard Kolélas. C’est lorsqu’éclatent les combats entre des miliciens Ninjas et les troupes gouvernementales dans la Région du Pool que le Commandant Bakoua du Ministère de l’Intérieur prendra l’initiative personnelle de créer un petit détachement de combat constitué principalement de cette dizaine de garde du corps de Kongulu renforcée des Cobras zaïrois.
Le fait que le détachement du Colonel Bakoua, un des anciens formateurs des Cobras, n’avait jamais combattu au-delà de la localité de Nganga Lingolo située à une vingtaine de kilomètres de Brazzaville n’était pas suffisant pour démanteler des esprits ces deux contre-vérités déjà bien ancrées de la DSP assurant la protection rapprochée du Président Sassou et combattant contre des miliciens Ninjas de Bernard Kolélas.
En remontant jusqu’au Déluge, nous noterions que, en février 1999, face à une très dramatique avancée des insurgés Ninjas qui, partis de la ville de Mindouli, située à une centaine de kilomètres de la capitale, réussiront, après avoir fait chaque fois reculer les forces régulières, le Ministère de la Défense du Congo-Brazza entreprit de recourir aux services des « militaires de Mobutu » en exil pour suppléer à certains déficits des forces gouvernementales.
C’est alors que trois officiers de la DSP proches du Directeur de Cabinet du Ministre de la Défense, en l’occurrence le Colonel Tendayo, le Colonel Ndima et le Colonel Mbiato, conclurent un deal, dont ils étaient les seuls à maîtriser les termes, avec les autorités militaires locales pour l’engagement aux combats des éléments des ex-Forces Armées Zaïroises en exil dan le pays pour le compte du Président Sassou Nguesso. C’est ainsi que, le traditionnel esprit tribal aidant, le Capitaine Bosenge, votre serviteur, ne se retrouvera sur papier que comme un simple Commandant en Second de la 3ème Compagnie de combat, soit hiérarchiquement moins titré que le Lieutenant Belade qui occupait la même fonction au niveau de la 2ème Compagnie.
Naturellement, le Colonel Ndima et le Colonel Mbiato s’autoproclamèrent Commandant et Commandant en Second du détachement baptisé « Dragon » par allusion à une unité spéciale de la défunte DSP. C’est en fin d’après-midi du 10 février 1999 que nous fûmes tous regroupés à la Cité du 17 au Quartier Moukondo, en attendant notre dotation en armes et munitions qui intervint aux petites heures de la matinée, le lendemain, en vue d’un affrontement avec les insurgés Ninjas qui occupaient déjà les hauteurs surplombant le Pont du Djoué.
C’est alors que nous serions plutôt surpris, nous qui n’étions qu’un petit Commandant en Second du dernier détachement de combat, de recevoir du Colonel Ndima l’ordre de l’accompagner à la Présidence de la République à Mpila où le Général Moigny nous transmit le message du Président Sassou nous invitant à tout faire pour repousser l’ennemi loin de la capitale. Notre deuxième grande surprise sera de constater que, à l’heure prévue pour le départ au le front, le Colonel Ndima et le Colonel Mbiato, respectivement Commandant et Commandant en Second du Détachement Dragon, se présenteront au lieu d’embarquement, qu’était l’Etat-major de la Gendarmerie, habillés en tenues civiles alors que nos étions tous supposés être sur « préavis zéro ».
Ayant vite compris ce qui se passait, pour ne pas laisser sombrer la situation, votre serviteur prit vite l’initiative de constituer un tout premier peloton que nous confiâmes au Major Bokope, l’actuel Général de la Police Nationale, pour marquer une présence tant attendue du Détachement Dragon sur terrain. C’est dans l’après-midi du 11 février 1999 que nous gagnâmes, à la tête du gros du Détachement Dragon, le village Madibou où campait l’ensemble du Corps expéditionnaire constitué d’un détachement de la Garde Présidentielle, d’un détachement des Cobras conduit par Roumuald Mobenda, d’un détachement de la Police conduite par le Général Ndengue, d’un détachement des troupes angolaises, d’un détachement des Rwandais, d’un détachement des Maliens et d’un Détachement des stagiaires du Centre d’Instruction de Bilolo conduit par le Colonel Jules Issengue qui était en même temps le Commandant des Opérations.
C’est au grand matin du 12 février 1999 que le Détachement Dragon reçut son baptême de feu au village de Loi situé à quelques kilomètres de Nganga Longolo. C’est aussi ce jour-là que nous eûmes à nous retrouver par la force des choses en train de commander une unité de combat dont nous n’étions sur papier que la sixième personnalité.
En effet, alors que l’actuel Général Garcia, à l’époque Chef d’Etat-Major du Théâtre des Opérations Centre, avait déjà depuis longtemps ordonné au Major Bokope, le Commandant attitré du Détachement Dragon, d’ouvrir l’itinéraire pour l’ensemble du Corps expéditionnaire, c’est-à-dire d’évoluer avec ses hommes à la pointe de la colonne de progression, ce dernier ne trouva pas mieux que de demander à son adjoint, votre serviteur, en prétextant qu’il était encore occupé à distribuer des munitions aux hommes, de mener une tâche qui ne relevait pas du tout de ses attributions. Ayant vite compris que l’intéressé venait d’emboiter le pas au Colonel Ndima et au Colonel Mbiato, nous primes, dès ce jour-là, un très périlleux commandement du Détachement Dragon que nous exerçâmes jusqu’à notre injuste, un mois plus tard.
Pour la petite histoire, il est à noter également que ces trois officiers restèrent à Brazzaville et ne résolurent à rejoindre la rébellion du MLC qu’après la signature des Accords de Sun City, étant fermement convaincu qu’il n’y tait plus question de se battre contre l’ennemi.
En outre, jouissant très curieusement d’une vicieuse confiance de certaines responsables du Ministère de la Défense, le duo constitué du Colonel Ndima et du Colonel Mbiata, tous les deux devenus des généraux pseudo-kabilistes, ne réussira pas moins, à obtenir notre révocation de la tête du Détachement Dragon au profit du même Major Bokope qui s’était défilé de ses responsabilités dans la matinée du 12 février à Madibou. C’était au moins de mars 1999 juste au moment où votre serviteur venait de se retrouver au four et au moulin dans de durs combats qui permirent au Corps expéditionnaire commandé par le Colonel Issengue, le Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre, d’investir après de nombreuses pertes la localité de Mabaya située presque à mi-chemin entre la Cité de Kinkala et Brazzaville.
Malheureusement pour nos détracteurs, il ne leur était pas facile de nous faire remplacer valablement à la tête d’un Détachement Dragon, le fer de lance de l’ensemble du Corps expéditionnaire qui, contrairement à ses habitudes, commença à aligner des déboires face aux insurgés Ninjas. C’est alors que sur injonction directe du Général Pierre Oba, le Ministre de l’Intérieur, auprès du Général Léonard Essongo, Commandant de la Zone Militaire de Brazzaville et Commandant du Théâtre des Opérations Centre, ce dernier nous signifiera que nous pouvions regagner le front. C’est pour éviter de nous retrouver face mêmes aux turpitudes de nos détracteurs que nous posâmes comme condition sine qua non de notre retour au front qu’il nous soit accordé de monter un autre détachement que nous voulions baptiser « Détachement Léopard » par allusion au Bataillon Léopards du Général Mahele qui libéra la ville de Kolwezi des mains des rebelles en 1979.
Ayant trouvé que le terme Léopard sonnait trop mobutiste, selon lui, le Colonel Onzeba, le Directeur des Opérations de la Zone Militaire de Brazzaville, nous suggéra l’appellation de « Détachement Buffle ». C’est alors que, ayant préféré la version anglaise du terme qui nous semblait sonner mieux, nous baptisâmes la nouvelle unité que nous venions de créer « Détachement Bufalo ». A notre entrée en action au front, le Commandant du Théâtre des Opérations dut nous faire parvenir un ordre express nous enjoignant de plus accepter au sein du Détachement Bufalo des transfuges d’un Détachement Dragon qui commençait à se vider de son personnel, étant donné que toutes nos anciennes recrues qui y constituaient la grande majorité préféraient nous rejoindre dans notre nouvelle unité.
Entre temps, pendant notre traversée du désert, le Colonel Issengue, le Commandant du Corps expéditionnaire, avait délocalisé son Etat-major de la localité de Mabaya à la Cité de Kinkala où, arrivés in extremis au moment où les insurgés Ninjas s’employaient déjà à en déloger les forces gouvernementales, les éléments du Détachement Bufalo réussirent à les repousser en dehors de la ville, ce qui permit à l’ensemble du Corps expéditionnaire de récupérer toutes ses positions perdues et de stabiliser de nouveau la ligne de front.
Deux mois plus tard, nous recevrons du Colonel Issengue, l’ordre de mouvoir le Détachement Bufalo de Kinkala pour aller occuper la très stratégique Cité de Matoumbou, un important nœud routier et ferroviaire, situé à une vingtaine de kilomètres au Sud de Kinkala, qui avait la sinistre réputation d’être un véritable coupe-gorge des forces régulières. Le problème était que, l’agglomération étant construite dans une dépression surplombée par des collines, il était tout à fait normalement que, en laissant à l’ennemi la latitude d’occuper les hauteurs, les troupes gouvernementales fussent naturellement exposées à de très meurtrières attaques par surprise des Ninjas. C’est l’occupation de Matoumbou par le Détachement Bufalo qui inversa la tendance pour la simple raison que, ayant corrigé cette défaillance tactique en y occupant toutes les hauteurs, il nous était loisible de voir chaque fois venir les insurgés, d’autant plus qu’ils ne nous attaquaient jamais pendant la nuit.
C’est ce retentissant succès que connut notre défensive de Matoumbou qui motiva la décision de la hiérarchie de lancer, en juillet 1999, la grande offensive finale sur le dernier bastion des rebelles Ninjas qu’était la ville de Mindouli située à une centaine de kilomètres au Sud de Brazzaville. Pour ce faire, il fut créé le « Groupement de Manœuvre J. Obosso» composé naturellement du Détachement Bufalo, de plusieurs détachements de combat des FAC, d’un régiment d’infanterie motorisée de l’Armée angolaise et d’un Etat-Major constitué du Commandant du Groupement de Manœuvre, le Colonel Bokemba, l’actuel Général et Commandant de l’Armée de Terre, du Major Bosenge, votre serviteur, Chef d’Etat-Major, et du Commandant Nginou, Directeur du bureau des opérations (T3), l’actuel Colonel et Commandant du GAP, la meilleure unité d’élite de l’Armée du Congo-Brazza,
Une équation peu facile à résoudre par les autorités militaires locales était celle d’avoir le Capitaine Bosenge comme le numéro 2 du Groupement de Manœuvre au moment où il y avait un officier d’un grade plus élevé, en l’occurrence le Commandant Nginou, comme le numéro 3. C’est ainsi qu’une nième surprise pour votre serviteur sera de se retrouver désigné, dans la note d’affectation, par le grade de Commandant, soit l’équivalent du Major dans la nomenclature des FAZ. Dans le même ordre d’idées, il nous parait important de souligner ici que, tout le reste des postes de l’Etat-Major du Groupement de Manœuvre J. Obosso était occupé par des officiers ex-FAZ du Détachement Bufalo.
Le 15 avril 1999, par ordre du Commandant du Corps expéditionnaire, le Colonel Issengue, agissant conformément aux instructions du Commandant du Théâtre des Opérations, nous nous rendîmes à Kinkala pour assister à une réunion d’Etat-Major où nous fût présenté le Commandant du Régiment angolais, en notre qualité de Commandant Intérimaire du Groupement de Manœuvre J. Obosso, en l’absence du Colonel Bokemba qui se trouvait encore à Brazzaville. Et, c‘est ainsi que par un curieux concours des circonstances, votre serviteur, épaulé par une dizaine de ses proches collaborateurs du Détachement Bufalo, tous des officiers ex-FAZ, eurent à assumer le très complexe et périlleux commandement de l’assaut final que le Groupement de Manœuvre J. Obosso lança sur la ville de Mindouli, le 19 juillet 1999.
En effet, cette grande offensive démarra trois jours plus tot à Matoumbou pour le Major Bosenge et son Détachement Bufalo qui étaient tenus conformément aux ordres opérationnels de progresser par les rails jusqu’à la localité de Kamou situés à une dizaine de kilomètres sur la route de Mindouli. Et, c’est delà qu’est parti le terme « serpent de rail » que Werra Son évoque dans sa chanson « Kibwisa Pimpa » en y associant abusivement le nom de son ami Romuald Moubenda pour la simple raison que, au moment où nous combattions les Ninjas à la tête du Détachement Bufalo, le 17 juillet 1999, tout le long des rails sur l’axe Matoumbou-Kamou, Romuald Moubenda et son Détachement des Cobras avaient déjà déserté du front depuis le mois de février lorsque nous étions encore au niveau de Nganga Lingolo. Ce n’était qu’une parenthèse pour rétablir une vérité historique.
Une fois de plus, une nième surprise pour nous sera de constater que le reste du Groupement de Manœuvre, qui était sensé avancer avec blindés, chars de combat, chars-ponts et autres engins sophistiqués mobilisés par le détachement angolais par route, avait tout simplement opté de rebrousser chemin et de regagner Brazzaville à la première embuscade tendue par des insurgés qui se solda par quelques morts et blessés angolais à la hauteur de la localité Matsiri située à quelques kilomètres au Sud de Kinkala. C’est par la suite que nous réussîmes de Kinkala un très vague ordre verbal de rebrousser chemin. C’est sans aucune hésitation que nous nous opposâmes à son exécution en dépit du fait que nous venions de passer 48 heures sans aucun ravitaillement en rations de campagne et munitions. Pis encore, nous n’avions plus de liaison radio pour la simple que le tout était ramené sur Brazzaville.
C’est aux environs de 20 heures, dans la soirée du 18 juillet 1999, que le Colonel Bokemba, le Colonel Moloumba, le Commandant Nginou et d’autres officiers nous réjoignirent à Missafou avec le gros du Groupement de Manœuvre moins le Détachement angolais qui, depuis ce jour, se ne se contentait plus que d’évoluer comme des forces de sécurisation de nos arrières. Au cours de la réunion d’Etat-Major tenue tard dans la nuit, il fut décidé de commun avec le Colonel Bokemba que, comme de coutume, le Détachement Bufalo ouvrira l’itinéraire suivi des éléments du détachement du Lieutenant Mogabio qui avaient la particularité de disposer des pick-up 4X4 montés de mitrailleuses 12,24mm, suivi du reste.
Et c’est dans cet ordre que commença, au grand matin de la journée décisive du 19 juillet 1999, le mouvement de la très impressionnante colonne du Groupement de Manœuvre J. Obosso pour l’assaut final sur Mindouli jusqu’à ce que, aux environs de 10 heures, au même moment que nous commençâmes à apercevoir de très loin des toitures en tôles des habitations de la ville, nous reçûmes un message nous signalant de l’agitation dans nos arrières. Le problème était que le Lieutenant Mogabio et ses hommes, qui étaient supposés talonner le Détachement Bufalo, s’étaient subitement décidés de nous dépasser pour foncer droit sur la ville.
Tout en appréciant pas cette improvisation visiblement dictée plus par le désir de nos amis de se réserver ainsi l’honneur d’avoir été les premiers à entrer dans Mindouli que par des considérations d’ordre tactique, nous ordonnâmes tout de même aux éléments du Détachement Bufalo de leur laisser le passage.
Mais hélas, une trentaine de minutes plus tard, c’était la même colonne de picks-up du Lieutenant Mogabio qui revenait en débandade après s’être retrouvé face à face avec le gourou et chef militaire des insurgés Ninjas, nos avons cité le Pasteur Ntoumi qui, ragaillardi par cette volte-face des troupes gouvernementales, nous attendait fermement et expressément bien exposé au sommet d’une colline alors que tous les environs étaient parsemés de grappes d’insurgés disposés en embuscades. C’était la minute « m », l’heure « h » et le jour « J » où devait se décider l’issue de cette guerre qui avait commencé huit mois plus tôt dans la même ville de Mindouli.
Pendant une bonne vingtaine de minutes, il n’y eut aucun échange de feu, les uns et les autres, mettant à profit la bonne visibilité qu’offraient le relief montagneux et la végétation steppique pour étudier la configuration des positions de l’ennemi et évaluer la meilleure façon de les aborder. Ce sont les Ninjas qui ouvrirent les hostilités par une très impressionnante manœuvre de feu et mouvement qui leur permit de gagner du terrain dans notre direction.
Contre tout attente, tout le reste du Groupement de Manœuvre, tel qu’il nous avait nuitamment rejoint à Missafou, ne trouva pas mieux que se retirer précipitamment et de se mettre en sécurité sur des hauteurs à une centaine de mètres dans nos arrières, laissant le Détachement Bufalo seul face aux hommes du mythique Pasteur Ntoumi qui, au bout de plus d’une heure de très durs et sanglants combats, se résolut finalement à embarquer précipitamment et a prendre la poudre d’escampette à bord de son pick-up de commandement de couleur blanche comme le sultan qu’il portait. Cette incroyable démystification de celui qu’ils considéraient comme un demi-dieu causa une débandade généralisée des insurgés Ninjas qui marqua à la fois la fin de la très décisive bataille de Mindouli et la fin des hostilités au Congo-Brazza.
Au mois de septembre 1999, le Haut-Commandement des FAC confia au Détachement Bufalo la mission de ratisser le tronçon routier situé entre la ville de Mindouli et celle de Bouassa dans le Sud du pays. Nous menâmes l’opération sans tirer un seul coup de feu. C’est ainsi que, en décembre 1999, convaincu de la fin irréversible des hostilités dans la partie méridionale du pays, le Ministère de la Défense décida de notre mutation de Mindouli au Centre d’Instrcution de Kouala Koula où nous eûmes à dispenser à quelques 300 stagiaires la formation de chef de section d’infanterie.
C’est dans cette logique que, à notre retour au pays, en 2001, à la faveur de la dynamique d’un Dialogue inter congolais dont les portes nous furent fermées par la diabolique volonté de l’actuel Général Didier Etumba, nous eûmes tout au moins le sens patriotique de soumettre à l’Amiral Liwanga, alors Chef d’Etat-Major Général, notre souhait de disposer d’un centre d’instruction pour former au profit des FARDC des unités aussi combatives que les détachements Dragon et Bufalo de Brazza dont plus de 80% étaient constitués de braves jeunes gens kinois que nous recrutions à Brazzaville et à qui nous apprenions les rudiments d’un art de la guerre dont le Bon Dieu nous a gratifié d’une certaine maîtrise.
Mais hélas, c’était sans compter avec l’esprit forcément mesquin de cet ancien collègue du SARM, nous avions déjà cité le Général Didier Etumba, qui ne voyait en nous qu’un invincible émule dont il fallait se défaire par tous les moyens, y compris en nous présentant mensongèrement comme son bourreau sous le règne de Mobutu. Quelqu’un disait : « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ».
En effet, ce que ce borgne ne pouvait dire à ses mentors du royaume des aveugles de la médiocratie pseudo-kabiliste est que, sous le règne de Mobutu, il avait bénéficié, à titre exceptionnel, du grade de major alors que nous étions resté capitaine de 1990 à 1997, que nous l’avion recruté comme collaborateur lorsque nous occupions la fonction de conseiller sécurité au cabinet privé du Capitaine Kongulu Mobutu et qu’il n’avait pas décliné cette offre par anti-mobutisme.
A suivre dans nos prochaines publications. Merci de bien vouloir nous lire également dans notre page facebook Editions Le Palmier Equatorial.
Faustin BOSENGE
Chercheur et essayiste
Coordonnateur de la NPDAC/ONG
E-mail : fstnbsng99@gmail.com